http://www.durableo.fr/article-pourquoi-consommer-ecolo-ou-bio-73836813.html

Déj, par rapport ta question il faudrait séparer la notion de consommation bio, et de consommation écolo, qui ne se basent pas nécessairement sur les mme principes. Un produit "bio" est défini suivant une charte, qui est la mme pour tous. Mais elle peut contenir certains points qui nont rien de "bio". Ainsi, le label européen, est nettement plus laxiste que lancien label franais puisquil autorise la présence dOGM, de traitements chimiques des produits, et demande, pour les produits transformés, un niveau de produits "bio" plus faible. Cest dailleurs pour cela quen France a été lancé le label "bio cohérence" qui est devenu un label privé reprenant les critres franais précédents.

Maintenant, un produit bio nest pas nécessairement écolo. En effet pour tre "écolo", et bien quil nexiste pas de référentiel pour une telle définition, il faudrait inclure tout le cycle de vie du produit. Cela inclut donc le mode de production, le transport, les emballages. Or, sur ces points, nombre de produits bio posent problme. Au niveau de la production, comme il y a une demande importante en produits alimentaires bio, ils sont poussés sous serre, en toute saison, entrainant un usage intensif deau, et de manire contraire au cycle naturel de la plante. Au niveau transport, la France étant trs en retard en terme de production bio, le plus gros de notre consommation est importée, ce qui entraine une importante pollution. Au niveau emballage, nombre de produits bio ont un volume demballage plus important que les produits "standards".

Donc, au niveau de lalimentaire, il est souvent préférable, du point de vue du bilan écologique, de consommer du non bio produit et acheté localement sur le marché, quun produit bio venant de lautre bout du monde.

En ce qui concerne les produits ménagers, les produits bios peuvent se classer en deux catégories. La premire est celle des "produits bidons", dans lesquels on peut, par exemple, classer les boules de lavage. Celles-ci sont effectivement bio mais napportent quasiment rien par rapport un lavage leau pure (tests effectués par Que-Choisir? il y a quelques années). Pour dautres produits, il y a un vrai intért, mme sils sont moins efficaces car ils sont souvent moins agressifs pour lenvironnement (rejets) et pour soi-mme (absence de parfums inutiles et toxiques).

Au niveau cosmétiques, le "bio" est purement et simplement du "greenwashing", autrement dit un argument de vente bidon. Un produit naturel, mis sur la peau peut tre aussi, voire plus toxique quun produit artificiel. Dautant que dans le cas de lartificiel il y a eu des tests, et il y a un vrai historique de risques. Ce qui nest pas le cas des produits naturels, qui peuvent tre fortement allergisants, toxiques, etc. Dans un cas comme dans lautre, ce sont surtout le nombre de composants quil est important de regarder. Mieux vaut un cosmétique artificiel ne contenant que deux ou trois composants, quun cosmétique "naturel" avec 10 composants (et inversement).

Manger bio pour se faire du bien
"Que votre aliment soit votre médicament." Hippocrate

Ce point constitue un sujet trs critiqué et trs controversé notamment par les professionnels de lagriculture et de lagroalimentaire car, selon eux, il ny a "aucune preuve" de ce que les agrobiologistes et consommateurs de produits bio avancent. Nous pouvons répondre aujourdhui ces personnes quelles ne savent pas lire. En effet, des rapports de lOMS, de la FAO confirment la supériorité nutritionnelle des aliments bio. Ces aliments sont supérieurs ne serait-ce que par leurs teneurs moindres en nitrates et en résidus de pesticides.

Un homme pensait également que la bio offrait des produits, nutritionnellement parlant, identique. Cest le professeur Henri Joyeux, célbre cancérologue de Montpellier, spécialiste de la chirurgie digestive et de la nutrition. Face linsistance de ses patients, il a décidé de mener une étude comparative sur la qualité des produits.

Cette recherche, menée Montpellier conjointement avec le docteur Mariette Gerber, nutritionniste lINSERM, consiste analyser vingt produits courants : fromage, viande, lait, ufs frais, légumes, huile dolive, pches, lentilles, pois chiches, oignons, vin rouge et petit épeautre (une céréale ancienne proche du blé). Ces aliments ont été divisés en trois groupes : un tiers vient de lagriculture conventionnelle (usage de pesticides et dengrais chimiques), un tiers de lagriculture dite raisonnée (moins de pesticides et dengrais) et le dernier tiers de lagriculture biologique (qui nen emploie aucun).

De cette étude, ils disent : Nous avons trouvé plus de vitamine C dans les légumes bio, notamment dans les salades. Cela veut dire par exemple plus de chances dans la lutte antiinfectieuse, antiallergique, immunostimulante, antioxydante, antistress... Mais aussi plus de lycopne (une substance intéressante dans la prévention du cancer) dans les tomates, plus de calcium et de phosphore dans les oignons, plus de zinc dans le petit épeautre, moins de nitrates dans les pommes de terre et dans tous les légumes cultivés sans engrais ni pesticides chimiques de synthse... Les volailles bio, plus nourrissantes, ont la chance de grandir en plein air et deux fois plus longtemps que leurs collgues conventionnées. Il présente les résultats dans son livre (cf notre page Les livres utiles).

Mais manger bio, ne consiste pas simplement remplacer les aliments habituels par des ingrédients issus de culture biologique. Cela correspond une démarche alimentaire de qualité. Elle na rien de triste et nest pas nécessairement végétarienne. Cest toute une hygine de vie et une recherche déquilibre alimentaire qui privilégie la diversité, la fracheur, les aliments préparés et cuisinés maison .

Consommer bio, un nouveau rapport lhomme
Créer, inventer et réinventer de nouvelles méthodes de culture fondées sur le respect des cycles naturels, sur la spécificité des terroirs, sur les attentes profondes des individus par rapport leur santé : non seulement la bio cultive sans pesticides, mais elle prend également en compte dans leurs moindres nuances les avancées de la lutte biologique comme les découvertes nutritionnelles les plus récentes. Elle affine sans cesse son adaptation aux modifications environnementales suivies de prs par ses organismes certificateurs. Elle préfre le principe -responsable- de prévention au principe -réactionnel- de précaution. Mature depuis longtemps, bien définie léchelle planétaire dans son rapport lHomme, la bio est une démarche globale, une agriculture en mouvement : une culture de la vie.

Elle milite pour une agriculture visage humain, pour des échanges équitables. Consommer bio cest devenir un acteur de relocalisation de léconomie par la mise en place de marchés de proximité. Cest une lutte concrte contre les OGM qui nont dintért que pour les transnationales.

La réponse de alain K est trs pertinente.

Le mieux est de privilégier la consommation en local et que les pouvoirs publics prennent des décisions courageuses pour contraindre les producteurs faire de lagriculture qui respecte la terre et son environnement.

Lactualité nest pas vraiment favorable avec cette histoire de concombres contaminés aux eschiria choli qui seraient la conséquence dutilisation dengrais "naturels" humains (en gros de la merde !) dans la culture biologique ! Bon appétit !

Tout fait daccord avec le raisonnement dAlain K.

Jai longtemps privilégié les produits portant la mention " AB" que ce soit en grandes surfaces ou en magasin spécialisé. mais je me suis rendu compte depuis 2 ans quil valait mieux privilégier les produits locaux et de saisons : plutt un chou produit par une AMAP du coin, quune tomate "bio" venu du Maroc ou autres.
Les produits AB attire une bonne partie de la population aisée qui cherche la qualité mais pas forcément favoriser une agriculture respectueuse de lenvironnement. Donc les prix de vente sont assez élevés et pas forcément justifiés. Et quand on voit les suremballages ou lorigine lointaine de certains produits on peut sinterroger : oui le producteur a respecté une charte, mais quid du transport, des déchets de suremballage etc?

Le must serait donc de consommer local, de saison et suivant les exigences de lagriculture biologique.

Personne ne te force ! Tu as le choix entre les pesticides ou les matires fécales !